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Aux portes de l’Empirela bataille de la Göhrde 16 septembre 1813

La bataille qui se déroule à la lisière de la vaste forêt de la Göhrde, non loin d’un petit village à environ 100 km au sud-est du port maritime de Hambourg, compte parmi les moins connues de la sanglante campagne de 1813, qui sonne le glas de l’Allemagne française. Aucune mention n’en est faite dans l’Histoire du Consulat et de l’Empire – chronologie commentée (1). Elle oppose pourtant une partie du 13e corps du maréchal Davout sous le commandement du général Marc Nicolas Louis Pécheux aux troupes anglo-russes dirigées par le général Wallmoden-Gimborn. À la différence des célèbres batailles de Napoléon en Saxe, cet affrontement sur les bords de l’Elbe a lieu aux portes mêmes de l’Empire français, plus exactement sur le territoire du royaume de Westphalie. La bataille, sans compter parmi les victoires françaises, illustre néanmoins le génie militaire, l’héroïsme et la bravoure du soldat français face à une armée ennemie supérieure en nombre et matériel.



La bataille a lieu dans une plaine boisée au sud de Lunebourg, sur les bords de l’Elbe. À quelques kilomètres seulement de là se trouve le petit village de Göhrde, qui donne également son nom à la forêt. En 1813, il existe encore à l’entrée du village le superbe pavillon de chasse construit par l’architecte huguenot Louis Rémy de la Fosse au début du siècle précédent pour le prince-électeur de Hanovre et futur roi de Grande-Bretagne (2). Jusqu’au milieu du xviiie siècle, la forêt de la Göhrde accueillait les chasses royales pendant les visites des souverains britanniques dans leur pays d’origine.


Avant-poste de l’Empire

En 1810, Napoléon cède cette région à son frère Jérôme par le premier traité de Paris entre l’Empire et le royaume de Westphalie (3). Un an après, la partie septentrionale du Hanovre est réunie à l’Empire avec la création des départements hanséatiques. La forêt de la Göhrde se situe donc dans le département westphalien de l’Aller à quelques kilomètres au sud du nouveau département français des Bouches-de-l’Elbe. En ce mois de septembre 1813, l’Elbe, qui coule à quelques kilomètres à l’est de la forêt, fait du royaume et tout spécialement du département de l’Aller, un avant-poste de l’Empire français à la frontière du duché de Mecklembourg-Schwerin, pays ennemi depuis six mois.


Car la zone de combat approche à grands pas de la Westphalie. Septembre 1813 est un moment charnière de l’existence de l’Allemagne française et de la Confédération du Rhin. Le revirement de la Prusse en mars a renforcé non seulement les troupes russes dans leur lutte acharnée contre l’Empereur, mais a aussi profondément déstabilisé la confédération allemande, créée en 1806 par Napoléon (4). Le duc de Mecklembourg-Schwerin est le premier souverain de cette confédération alliée de la France à rejoindre les troupes coalisées, le 25 mars 1813 (5). Au même moment, Eugène de Beauharnais, vice-roi d’Italie, installe son quartier général à Magdebourg, ville intensément fortifiée depuis janvier 1813 par l’intervention du roi Jérôme sur ordre de l’Empereur (6). Par la suite, Davout prend soin d’établir avec ses troupes le long de l’Elbe une ligne de défense et de communication de Hambourg jusqu’à Magdebourg.


Cette ligne française le long de la rive gauche de l’Elbe devient vite la cible des troupes alliées après la fin de l’armistice, fin août 1813. Le 22 juillet 1813, la Suède a rejoint la sixième coalition et les Alliés ont décidé la création de l’armée du Nord destinée à bloquer et à affaiblir les troupes de Davout. Elle doit aussi les empêcher de se réunir aux troupes sous le commandement de Napoléon en Saxe. Elle est placée sous le commandement de Bernadotte, prince héritier suédois et ancien maréchal de l’Empire qui a été gouverneur militaire du Hanovre en 1804-1805.


L’armée du Nord se compose non seulement de troupes suédoises et prussiennes, mais aussi de troupes anglo-hanovriennes (King’s German Legion) et de la nouvelle légion germano-russe. Cette dernière est placée sous le commandement du général von Wallmoden-Gimborn qui la mène sur les bords de la Stecknitz en Mecklembourg (7). Dès la fin de l’armistice, et conformément à la volonté de Bernadotte, ce petit duché sur la côte baltique et aux confins de la Poméranie suédoise, le premier à sortir de la Confédération du Rhin, doit lui servir par la suite de point de départ pour les offensives contre les troupes françaises de Davout.


Le front nord sur les bords de l’Elbe

Malgré l’échec de l’attaque française dirigée contre Berlin à Großbeeren le 23 août, Wallmoden craint une nouvelle offensive de Davout. Il juge le moment venu pour tenter une offensive derrière les lignes françaises, sur la rive gauche de l’Elbe. Le 24 août, il fait attaquer les postes militaires français à Quickborn, Damnatz et Dannenberg. Après une journée d’âpres combats, les postes français se replient provisoirement à Blekede, sur la frontière franco-westphalienne. Ce premier assaut ennemi interrompt les lignes de communication entre le quartier général de Davout à Hambourg et le corps d’observation du général Girard à Magdebourg (8).


Ainsi, la frontière nord-est du royaume de Westphalie se trouve soudainement et entièrement découverte sur une longueur de 50 km. L’armée de l’allié westphalien, presque anéantie quelques mois plus tôt dans les plaines enneigées de la Russie, n’est plus en mesure de protéger les frontières du royaume-frère. Les régiments nouvellement levés, avec beaucoup de peine au cours du printemps 1813, rejoignent les troupes de Napoléon en Saxe.


Le prélude

Profitant du repli momentané des postes français, Wallmoden donne le signal pour faire établir une tête de pont sur la rive westphalienne de l’Elbe, en face de la forteresse mecklembourgeoise de Dömitz. Une fois les travaux de construction du pont en bois achevés, Wallmoden fait passer une première partie de ses troupes sur la rive gauche de l’Elbe où il apprend, par l’interception du général Pécheux en route pour Magdebourg, que Davout vient de faire partir un de ses généraux à Magdebourg pour rétablir les postes militaires sur la rive gauche.


La mission du général Pécheux est de chasser le corps de Wallmoden de la rive gauche de l’Elbe et de détruire le pont de Dömitz. Pour rétablir l’avant-poste militaire français dans le département westphalien de l’Aller, il se fait accompagner de 3 000 fantassins avec huit canons et quatre-vingts chasseurs à cheval (9). Le commandant de la forteresse de Magdebourg, le général Jean Léonor François Lemarrois (1776-1836), doit lui envoyer une division pour l’assister dans sa mission périlleuse (10).


Mal informé de la force exacte du corps du général Pécheux et des divisions envoyées par Lemarrois, Wallmoden décide de partir à leur rencontre avec le gros de ses troupes. 12 300 soldats, dont un grand nombre de soldats de la légion anglo-hanovrienne, quittent leur quartier général à Hagenow et traversent l’Elbe sur le nouveau pont à Dömitz dans la nuit du 14 au 15 septembre. Non seulement le nombre de soldats ennemis est quatre fois supérieur aux forces de Pécheux, mais Wallmoden dispose aussi de trente-huit canons, de 3 200 chasseurs à cheval, de trois régiments de cosaques et d’une batterie de fusées anglaise. Le gros des troupes ennemies campe dans la commune de Dannenberg, évacuée précipitamment par l’escadron français le 24 août.


L’affrontement

Pécheux traverse l’Elbe au sud de Hambourg et poursuit sa route vers Magdebourg sur la rive gauche de l’Elbe. Le 14 septembre à Lunebourg, dernière sous-préfecture française avant la frontière, il est informé de la présence des soldats de Wallmoden à Dömitz, sur la rive droite de l’Elbe. Ignorant leur traversée de l’Elbe la nuit suivante, mais pressentant le danger imminent pour sa mission en terre « ennemie », il en informe immédiatement Davout. On admire sa perspicacité en ce moment crucial, car il ne faut pas oublier qu’il avance quasiment à l’aveuglette, faute d’éclaireurs suffisants. Davout, conscient des risques, lui ordonne toutefois de continuer sa route au-delà de la frontière westphalienne jusqu’à Dahlenbourg pour chasser les cosaques de la rive gauche de l’Elbe et faire diversion aux troupes ennemies pendant le passage d’une grosse livraison de poudre, partie peu avant de Hanovre pour la forteresse de Magdebourg (11).


Ainsi, le corps de Pécheux marche tout droit vers les troupes de Wallmoden qui poursuivent en même temps leurs mouvements sur la route de Dannenberg à Göhrde, où elles arrivent le 16 septembre au petit matin. Le plan de Wallmoden, à ce moment-là, est d’attendre l’arrivée de Pécheux et d’attirer ses troupes dans un guet-apens dans la vaste forêt de la Göhrde. Mais ce dernier, conscient du danger, fait arrêter le gros de son corps sur une colline (Steinker Hügel), à côté de la route postale de Lunebourg à Dannenberg, entre les deux villages d’Oldendorf et Göhrde. Cette colline a l’avantage de lui offrir une bonne vue d’ensemble du terrain boisé et des bruyères autour de lui. Le reste de ses troupes stationne à quelques kilomètres de là, au village d’Oldendorf, pour couvrir la seule possibilité de retrait à Lunebourg si nécessaire.


C’est ici finalement que les deux corps s’affrontent vers trois heures de l’après-midi. Dès le début des hostilités, Pécheux et ses trois mille hommes se voient attaqués de deux côtés par les troupes nettement plus fortes dirigées par Wallmoden. Alors que ses généraux von Tettenborn (12), von Dörnberg (13) et Lyon (14) atteignent la colline par devant, le général Ahrenschildt (15) s’approche par derrière à travers la forêt pour encercler les troupes françaises sur la colline et leur couper la retraite à Lunebourg. Mais ce n’est pas tout, car les nouvelles fusées anglaises sèment la panique. Tout l’après-midi du 16 septembre, Pécheux se défend vaillamment avec seulement cinq bataillons et huit canons du haut de sa colline contre un ennemi supérieur en nombre, mais mal dirigé.


En dépit de l’héroïsme du soldat français et de son commandement intrépide, tout bascule au moment où Ahrenschild chasse avec ses cavaliers l’arrière-garde de Pécheux du village d’Oldendorf et occupe le hameau avoisinant d’Eichendorf. Le général français voit le piège se fermer autour de lui et se fraie avec environ 2 500 hommes une sortie au nord par le village de Breese. Au même moment, vers six heures du soir, l’offensive ennemie lui permet de s’emparer des canons français, de seize fourgons et d’une forge que les troupes ont abandonnée sur le champ de bataille avant leur retraite précipitée vers Lunebourg.


Si l’issue de la bataille n’était pas favorable à la France et la suite de la campagne d’Allemagne, il faut quand même reconnaître le mérite particulier de Pécheux d'avoir réussi à tenir tête à ses adversaires pendant des heures et surtout avec des effectifs si faibles. Plus de la moitié de ses hommes revinrent à Lunebourg le lendemain de la bataille.


Épilogue

Par la suite, Pécheux se retire à Hambourg où il reste avec Davout jusqu’à la reddition de la ville en mai 1814. Le maréchal ne réussit pas à rétablir la ligne de défense française sur la rive gauche de l'Elbe jusqu’à Magdebourg, malgré la défense acharnée de la forteresse de cette cité. Mais ce symbole de la force militaire française au cœur de l’Allemagne ne permet pas, davantage que la défense de Hambourg par Davout, de conserver le statu quo de l’Allemagne française. Après le Mecklembourg, la Bavière s’apprête à quitter la Confédération du Rhin dès le même mois de septembre 1813 (16). Et deux semaines seulement après cette première grande bataille sur le territoire de l’allié westphalien, le 28 septembre, le roi Jérôme doit quitter sa capitale devant l’assaut des cosaques.

Revenu quelques jours plus tard grâce à la force armée, l’issue de la bataille des Nations un mois seulement après la bataille de la Göhrde renverse définitivement son trône et met fin à l’existence des départements hanséatiques. Le grand Empire, avec son avant-poste sur l’Elbe, a cessé d’exister.


1• Jean-Paul Bertaud, Histoire du Consulat et de l’Empire – Chronologie commentée, Paris, Perrin, 2014, p. 247. À la date du 13 septembre, on trouve la mention succincte : « Blücher et Bernadotte convergent vers Leipzig. »


2• Louis Rémy de la Fosse (1666-1726), architecte français originaire du Languedoc, est premier architecte du prince électeur Georges Louis de Hanovre (1660-1727) à partir de 1706. En 1714, ce dernier monte sur le trône anglais sous le nom de Georges Ier.


3• Traité du 14 janvier 1810. Le Hanovre, propriété privée des rois de Grande-Bretagne, est occupée par l’armée française en juin 1803. En 1806, le pays revient à la Prusse et est à nouveau occupé par l’armée française à la fin de cette même année. Un gouverneur militaire et une commission exécutive résident à Hanovre (voir Olivier Baustian, Le royaume de Westphalie et le système continental 1807-1813, à paraître aux Éditions SPM).


4• Le royaume de Prusse, démembré par le traité de Tilsit en 1807 au profit du royaume de Westphalie, ne fait jamais partie de la Confédération du Rhin. Jusqu’au printemps 1813, le royaume est un allié malgré lui de la France.


5• Le duc régnant depuis 1785, Frédéric-François (1756-1837), est le grand-père de la future belle-fille du roi Louis-Philippe, Hélène de Mecklembourg-Schwerin (1814-1858), mariée au duc d’Orléans en 1837.


6• Sans prévenir l’Empereur, le roi Jérôme fait partir son épouse, la reine Catherine, à Paris le 8 mars 1813 pour la mettre à l’abri des futurs combats. Napoléon l’assigne à résidence au château de Meudon où elle reste jusqu’à l’arrivée en France de son mari en novembre de la même année, après la chute de son trône.


7• Le duché de Lauenbourg, sur la rive droite de l’Elbe, fait partie de l’électorat de Hanovre depuis 1689. Occupé par l’armée française dès 1803, il est réuni au département de l’Elbe par le sénatus-consulte du 13 décembre 1810 et la création des départements hanséatiques l’année suivante.


8• Le général Jean-Baptiste Girard (1775-1815), duc de Ligny par décret impérial du 21 juin 1815 (contesté) et baron d’Empire (1808), est commandant de la division d’observation à Magdebourg depuis juillet 1813.


9• Parmi les soldats du général Pécheux se trouvent également des soldats danois. Le Danemark est allié à la France depuis le bombardement de Copenhague par les Anglais en 1807.


10• Les troupes envoyées par le général Lemarrois doivent rétablir ou renforcer les postes militaires français en Westphalie, dans la zone au nord de Magdebourg, notamment à Stendal, Salzwedel et à Hitzacker, bourgade au sud de Dannenberg, à quelques kilomètres du champ de bataille de la Göhrde. Malheureusement pour lui, elles ne sont pas encore arrivées à Hitzacker au moment où Pécheux s’approche de la forêt de la Göhrde le 16 septembre 1813.


11• Hanovre, ancienne capitale de l‘électorat éponyme, a été occupée le 5 juin 1803 par le futur maréchal Mortier et est devenue chef-lieu du département westphalien de l’Aller en 1810.


12• Friedrich Karl Freiherr von Tettenborn (1778-1845), général de cavalerie. Au service de la Russie en 1813, il occupe Hambourg au printemps 1813.


13• Le général hessois Wilhelm Caspar Ferdinand von Dörnberg (1768-1850), ancien officier des chasseurs carabiniers du roi Jérôme, est le responsable principal d’une émeute avortée de paysans armés contre le gouvernement westphalien à Cassel au printemps 1809. Après sa fuite, il se rallie d’abord au duc de Brunswick qui tente lui aussi, et sans succès la même année, de soulever la Westphalie contre le roi Jérôme et l’hégémonie française, puis émigre ensuite en Angleterre. Revenu sur le continent pour des missions diplomatiques en 1812-1813, il passe au service de la Russie et combat le général Morand à Lunebourg le 2 avril 1813. Ce combat n’empêche pas la reconquête de Hambourg par Davout quelques semaines plus tard.


14• Frederick Lyon (1775-1842), général britannique à la tête de la légion anglo-hanovrienne en 1813.


15• Wilhelm Daniel von Arentschildt (1761-1835), général de la légion germano-russe en 1813.


16• Le roi de Bavière (roi, il faut le souligner, par la grâce de l’Empereur) signe un armistice avec les alliés le lendemain de la bataille de la Göhrde.


Une terrible région

Au début de la première occupation militaire du Hanovre (1803-1805) par les troupes de Mortier, un voyageur français traverse cette région à l’aspect triste et très peu peuplée et en fait le récit suivant : « En quittant Zell [Celle], on traverse un bois noir pendant au moins deux lieues ; et de cette ville à Haarbourg […], on ne passe pas toujours sur des chaussées de sable, mais dans des landes à pertes de vue. On y peut prendre hauteur comme en mer, pour savoir où l’on est. De loin en loin, des oies, des canards, des moutons d’une espèce misérable indiquent la vicinité d’un hameau chétif ou d’une habitation. Quels repaires ! Des familles au teint hâve, aux vêtements déchirés, devisent, dînent et dorment dans l’étable de leurs bestiaux. […] On monte sur un plateau d’où se présente une vue fort étendue. Mais on plane sur des bruyères, de grandes flaques d’eau et quelques bois abandonnés sur ces tristes plaines. On roule encore plus de deux heures sur les rivières de sable, auxquelles on a donné le nom de chemins. » (Michel Ange Bernard de Mangourit, Voyage en Hanovre fait dans les années 1803 et 1804, Paris, 1805, pp. 55-59).


Le général Wallmoden-Gimborn (1769-1862)

Ludwig Georg von Wallmoden-Gimborn est le second fils du feld-maréchal hanovrien Johann Ludwig von Wallmoden-Gimborn (1736-1811), fils illégitime du roi Georges II de Grande-Bretagne, qui a capitulé devant le maréchal Mortier le 5 juillet 1803 (convention d’Artlenbourg). Lui-même a commencé sa carrière militaire dans l’armée hanovrienne avant de servir dans celle de l’Autriche où il a été promu maréchal après la bataille de Wagram. En 1813, il est passé au service de la Russie. Après la reprise de Hambourg par les troupes françaises le 30 mai 1813, Bernadotte lui a ordonné d’évacuer l’ancien duché hanovrien de Lauenbourg et d’observer les mouvements du 13e corps sous Davout.


Le général Marc-Nicolas-Louis Pécheux (1769-1831)

Marc-Nicolas-Louis Pécheux, baron d’Empire depuis 1808, est originaire de l’Aisne. Ce militaire n’est pas un étranger dans le Hanovre. En tant que chef de brigade, il a participé en 1803 à la courte, mais brillante campagne de Hanovre du futur maréchal Mortier. Pendant toute la première occupation militaire du Hanovre (1803-1805), Pécheux a été affecté comme colonel au 95e de ligne, puis servit à Austerlitz et contribué à la prise de Lubeck l’année suivante. Après son retour d’Espagne, il a été affecté comme général de division au 13e corps de Davout le 9 août 1813 (1).


1• Davout a été nommé commandant du 13e corps de la Grande Armée en Allemagne le 1er juillet précédent.


Le nombre de soldats tombés sur le champ de bataille est de l'ordre de cinq cents. Pendant les combats de la retraite, Wallmoden a aussi fait environ cinq cents prisonniers.


Commémoration

Alors que la France a oublié depuis longtemps le vaillant général Pécheux et le miracle de son repli réussi à Göhrde, cet épisode sanglant de la soi-disant « guerre de libération » a toujours sa place dans l’histoire allemande. On le ressent encore, de nos jours, lorsqu’on participe à la reconstitution de la bataille qui a lieu tous les deux ans, en septembre, avec plusieurs centaines de reconstitueurs enthousiastes. Sans doute l’extraordinaire histoire d’une jeune fille prussienne, Éléonore Prochaska, qui s’est déguisée en soldat pour combattre avec les chasseurs de Lützow les soldats de Napoléon et qui y trouva la mort pendant l’assaut à Göhrde, y contribue pour beaucoup.

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