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Gneisenau symbole de la résistance prussienne

Pour les Allemands, Gneisenau (1760-1831) représente la lutte face à l’envahisseur français et ce n’est pas un hasard si le ministre de la propagande du troisième Reich, Goebbels, choisit de le présenter comme un héros et un modèle dans le film de Veit Harlan, Kolberg (1943). Au-delà de cette image, il est aussi l’un des réformateurs de l’outil de guerre prussien et l’un des principaux artisans de la chute de Napoléon.



À l’automne 1760, la guerre de Sept ans ravage la Saxe. Fin octobre, alors que l’armée impériale contrôle presque la totalité du duché, le général Daun regroupe ses 52 000 hommes autour de Torgau. Parmi eux, un lieutenant d’artillerie de vingt-six ans, August Wilhelm Neithardt (1), cherche dans la petite bourgade de Schildau une maison où son épouse pourra accoucher.


Une jeunesse mouvementée

Le 27 octobre, Marie, née Müller, met au monde un garçon prénommé August Wilhelm Antonius mais, affaiblie par la pénibilité des voyages à la suite de l’armée et l’épisode de la perte de son fils (voir encadré), elle meurt quelques mois plus tard. Estimant la vie militaire incompatible avec la garde d’un jeune enfant, le père le confie à des habitants de Schildau, moyennant une faible somme. Le jeune August passe ainsi les premières années de sa vie dans cette modeste famille d’adoption, partageant son temps entre la garde des oies et l’étude dispensée par le pasteur luthérien du village. Il dira de cette époque de grande frugalité : « J’ai toujours eu un morceau de pain noir, mais pas toujours la semelle de mes chaussures. »


1767 marque un changement radical dans sa vie. Son grand-père maternel, colonel d’artillerie, vient le chercher pour l’emmener chez lui, à Wurtzbourg. Là, au sein dans une famille de militaires et de pasteurs, le jeune August reçoit une solide éducation, tant dans le domaine des sciences que dans celui les langues mais, à l’instar de Blücher, il refusera de parler français jusqu’en 1815, même si, contrairement au maréchal Vorwaerts, il le maîtrise parfaitement. En revanche, son séjour chez les Jésuites ne lui laisse guère de bons souvenirs et ne remettra jamais en cause son attachement au protestantisme.


À l’automne 1777, six ans après la guerre de son grand-père, August s’inscrit à l’université d’Erfurt, ville où il retrouve son père devenu lieutenant-colonel. Il y parfait son éducation militaire par l’étude des mathématiques et de l’architecture, autant de matières nécessaires pour servir dans les armes savantes. Les tentations sont nombreuses pour un jeune homme de son âge et l’héritage de son grand-père est rapidement dilapidé. Confronté à des difficultés financières, il est contraint de s’engager dans l’armée, sans doute plus tôt qu’il ne l’avait imaginé. Après avoir signé un engagement dans le régiment de hussards autrichiens Wurmser, il rejoint le régiment de chasseurs du margrave d’Ansbach-Bayreuth. Ce dernier ayant engagé ses troupes aux côtés des Anglais contre les insurgés américains, le jeune lieutenant Gneisenau embarque en 1782, trop tard pour participer aux combats.

Revenu en Allemagne l’année suivante, il entre au service de la Prusse, où il est d’abord affecté à l’état-major de Frédéric II, puis au régiment de Löwenberg en Silésie. En 1794, il participe aux opérations militaires en Pologne qui aboutissent au troisième et dernier partage du pays l’année suivante. Sa conduite lui vaut une nomination au grade de capitaine. De retour en Silésie, il rencontre la baronne Juliane Karoline von Kottwitz et l’épouse le 17 octobre 1796. De cette union vont naître trois fils et quatre filles. Parmi elles, Agnès épousera le fils de Scharnhorst et Emilie sera l’arrière grand-mère du comte von Stauffenberg, auteur de l’attentat manqué contre Hitler en 1944.


Une situation complexe

À l’été 1806, poussé par son entourage à déclarer la guerre à la France, le roi de Prusse ordonne la mobilisation de son armée. Le bataillon de fusiliers Rabenau, auquel appartient Gneisenau, rejoint la vallée de la Saale, où il est placé sous les ordres du prince Louis-Ferdinand de Prusse, commandant l’avant-garde du corps d’Hohenlohe. Le 10 octobre, le bataillon affronte les hommes de Lannes à Saalfeld, mais les combats tournent à l’avantage des Français et Gneisenau est blessé à la jambe lors de la retraite. Il parvient malgré tout à rejoindre le gros des forces à Iéna. Le 14, sa blessure l’obligeant à rester à cheval, il se voit confier une mission de messager et assiste en témoin à la bataille dont l’issue règle le sort de la Prusse. Emporté par le flot des débris de l’armée, il gagne Magdebourg, où la chance lui sourit. Hohenlohe, commandant désormais l’ensemble de l’armée, lui confie la tâche de partir en éclaireur pour préparer les étapes du gros de la troupe. Cette décision lui permet d’échapper à la nasse française, de franchir l’Oder et de rejoindre le roi à Graudenz. Nommé major, Gneisenau n’obtient pas son affectation dans le corps prussien de Lestoq, la dernière unité prussienne combattant aux côtés des Russes, comme il en a fait la demande. Il ne sera donc pas à Eylau mais la gloire l’attend sur un autre théâtre d’opération.


L’armée impériale (en l’occurrence les Italiens du général Teulié), décidée à s’emparer de toutes les places fortes encore aux mains des Prussiens entre l’Oder et la Vistule, arrive sous les murs de la cité côtière de Kolberg, en Poméranie, à la fin du mois de février 1807. Faute de moyens nécessaires en hommes et en matériel, tout assaut est impossible. Aussi, lorsque le général Loison prend la direction des opérations, décide-t-il de bloquer la place, resserrant son étreinte en s’emparant des ouvrages défensifs avancés. Le commandant de la garnison prussienne, le colonel Lucadou n’oppose guère de résistance, son choix étant de regrouper ses forces sur les remparts de la ville. Cette passivité provoque la colère du lieutenant Schill, dont le corps franc est venu grossir les rangs des défenseurs et le bruit de ces tentions arrive rapidement aux oreilles du roi, lequel décide de relever Lucadou de son commandement pour le remplacer par Gneisenau : « Mon cher major von Gneisenau, […], j’ai donc décidé de confier le commandement à un homme qui, par sa perspicacité et ses connaissances, possèdent l’activité requise pour défendre une forteresse dans la situation présente. Je crois que vous réunissez toutes ces qualités pour cet objectif et, en conséquence, vous nomme commandant de la place de Kolberg aussi longtemps que votre zèle et votre patriotisme s’appliqueront à défendre cette forteresse. »(2)


Dès son arrivée le 29 avril 1807, Gneisenau inspecte les défenses de la ville et, mettant à profit son instruction militaire acquise dans sa jeunesse, multiplie les ouvrages grâce à la mise à contribution des habitants par l’intermédiaire du vieux Joachim Nettlbeck, représentant des bourgeois de la cité. Leur collaboration entrera dans la légende prussienne. Au-delà des nouvelles fortifications construites, c’est l’esprit de résistance insufflé par le nouveau commandant qui tient en échec les Français jusqu’au début du mois de juillet 1807. La signature du traité de Tilsit tombe à point nommé pour sauver Kolberg, dont la prise n’est plus qu’une question de jours, voire d’heures, au grand dam du général Loison. Ce succès n’efface pas pour autant l’humiliation de la campagne. Dès le 28 novembre 1806, Gneisenau rédige un mémoire sur les raisons de la défaite, dans lequel les causes sont clairement identifiées : incapacité de Brunswick à élaborer un plan, discordes au sein de l’état-major, tactique et organisation d’un autre temps, armement obsolète et vanité des élites prussiennes. Le temps de la reconstruction est venu et Gneisenau va en devenir l’un des principaux artisans. Le 25 juillet 1807, il intègre la commission militaire de réorganisation de l’armée, dirigée par Scharnhorst : « Par conviction personnelle, Gneisenau a très vite adhéré aux vastes conceptions de Scharnhorst, tout en reconnaissant hautement la supériorité de ce dernier […] et contribuer avec ardeur à l’élaboration de la loi martiale.» (3)


Gneisenau s’attache particulièrement à encadrer les châtiments corporels dans l’armée, jugés contreproductifs, ainsi qu’à la création de la future Landwehr. Lieutenant-colonel en 1807, nommé à la tête du corps des ingénieurs et inspecteur des fortifications en 1808, puis colonel l’année suivante, il se tourne vers une carrière diplomatique, non officielle, dans les années 1809-1811, effectuant des voyages en Angleterre, en Suède, en Autriche et en Russie, afin d’évaluer le soutien de ces puissances à la Prusse en cas de conflit avec la France. En 1812, lorsque Napoléon impose à Frédéric-Guillaume III de lui fournir un contingent pour la campagne de Russie, Gneisenau reprend son périple européen à la recherche d’alliés pour un futur retournement d’alliance, évitant ainsi tout débat sur sa participation à des opérations militaires aux côtés de son « ancien » adversaire. Après le désastre français en Russie, il revient en Prusse, débarque à Kolberg, où les habitants lui font un accueil triomphal, puis accourt à Breslau afin de presser le roi de s’engager aux côtés des Russes pour combattre Napoléon. Le temps de la guerre de libération, au cours de laquelle la nouvelle armée prussienne va subir l’épreuve du feu, est venu.


Le temps des victoires

C’est avec le grade de major-général et en qualité de quartier-maître général de l’armée de Silésie que Gneisenau entre en campagne au printemps 1813, mais la première grande bataille va le conduire à jouer un rôle primordial dans la suite des opérations. Le 2 mai, à Lützen, Scharnhorst, chef d’état-major de Blücher, reçoit une blessure au pied dont les suites vont s’avérer mortelles. Gneisenau lui succède auprès du vieux général, formant un redoutable binôme jusqu’à la chute de Napoléon en 1815. La question de l’influence du chef d’état-major sur son supérieur est essentielle. Contrairement aux relations entre Napoléon et Berthier, le rôle de Gneisenau va bien au-delà des missions d’un chef d’état-major, principalement en raison des lacunes de Blücher clairement exposées par Langeron : « [Blücher] avait peu de connaissances stratégiques, ne savait pas se retrouver sur une carte et n’était point capable de faire un plan de campagne, ni une disposition. » (4)

Gneisenau possède toutes ces qualités, ce qui le conduit à concevoir les plans de l’armée de Silésie en 1813-1814, sans pour autant réduire Blücher au rôle d’un commandant fantoche. Il définira d’ailleurs ses relations avec son supérieur. « Il (Blücher) voulait écouter le conseil et les opinions de ses officiers d’état-major, et à la fin donner son avis pour et contre, avec son énergie et sons sens de la décision si particulier […] et une fois qu’il avait fait un choix, il l’exécutait, à la tête de son avant-garde, combattant, sabre dans la main. »


Bien que de tempéraments différents, les deux hommes partagent de nombreux points communs, à commencer par l’amour de la Prusse, la haine profonde des Français, un sentiment de revanche exacerbé et une exigence de tous les instants envers leurs subordonnés. Si la décision, hasardeuse, de livrer bataille sur la Katzbach le 26 août, sans avoir la moindre idée des mouvements de l’ennemi, est incontestablement le choix de Blücher, Gneisenau va tempérer ses ardeurs les semaines suivantes, lui démontrant la nécessité d’appliquer le plan des Alliés, à savoir éviter tout en engagement majeur avec les Français afin de les épuiser. Après avoir joué au chat et à la souris avec Napoléon durant le mois de septembre 1813, Gneisenau estime son adversaire suffisamment affaibli pour manœuvrer, afin de livrer la bataille décisive tant attendue. Il conçoit ainsi son véritable chef d’œuvre : la manœuvre de Wartenburg.


Schwarzenberg restant immobile derrière les monts métallifères et Bernadotte hésitant à franchir l’Elbe du côté de Wittenberg, le chef d’état-major de Blücher conçoit un plan audacieux. L’armée de Silésie doit quitter ses positions autour de Bautzen dans le plus grand secret, pour effectuer une marche de 140 km vers le nord, en exposant son flanc gauche à l’ennemi, puis franchir l’Elbe à Wartenburg, avant de rejoindre le prince héritier de Suède. Une fois la jonction faite, Gneisenau compte sur la capacité de persuasion de Blücher et de Bülow pour sortir Bernadotte de sa torpeur et le faire marcher vers Leipzig. Le plan est appliqué à la lettre. Sans être repérée, l’armée de Silésie atteint Wartenburg le 2 octobre, où Yorck bouscule les forces du général Bertrand. Ce succès décide les deux autres armées à effectuer leur jonction. Deux semaines plus tard, les alliés parachèvent leur succès à Leipzig. Ce triomphe vaut à Gneisenau le grade de lieutenant-général.


Les défaites subies par l’armée de Silésie durant la campagne de France de 1814 (Champaubert, Montmirail et Vauchamps) vont cependant fragiliser la position de Gneisenau. Le 9 mars, au soir de la première journée de la bataille de Laon, Blücher, fiévreux et affaibli, s’alite. Immédiatement, son chef d’état-major comprend qu’il n’est plus en état de commander l’armée et ce pour plusieurs jours or, de rang inférieur aux généraux Yorck et Bülow, il lui est impossible de leur donner des ordres, d’autant que ces derniers ne sont guère avares de critiques à son égard, essentiellement par pure jalousie. Langeron lui propose alors de garder officiellement Blücher à la tête de l’armée, « en transportant ce cadavre » selon ses propres mots, afin de permettre au chef d’état-major de donner des ordres au nom du commandant en chef. Gneisenau accepte, éloigne Bülow en l’envoyant assiéger Soissons, puis ordonne de marcher sur Paris, manœuvre décidant du sort de la campagne. Le roi le récompense en lui accordant le titre de comte et en lui donnant le château de Sommerschenburg, dans l’actuelle région de Saxe-Anhalt.


Le retour de Napoléon de l’île d’Elbe conduit à la réunion du duo Blücher-Gneisenau pour la campagne de Belgique de 1815. Une nouvelle fois, le chef d’état-major se trouve dans la situation de devoir prendre seul une décision capitale, cette fois lors de la bataille de Ligny, le 16 juin. Dans la soirée, Blücher est renversé de son cheval par une charge de cuirassiers français. À moitié assommé, il est conduit à l’arrière, incapable d’assurer le commandement de l’armée or, les combats ayant tourné à l’avantage de Napoléon, le moment de choisir la direction pour la retraite est venu : Namur, pour se rapprocher du Rhin, ou Wavre, afin de garder le contact avec Wellington ? Jugeant la route de Namur trop exposée et connaissant la préférence de Blücher pour la seconde solution, Gneisenau donne ses ordres en conséquence. Au soir du 18 juin 1815, il peut savourer les conséquences de son choix devant la déroute de l’armée française lors de la bataille de la Belle-Alliance, comme les Prussiens appellent la confrontation de Waterloo.


Comblé d’honneurs à son retour en Prusse – il est décoré de l’ordre de l’aigle noir et nommé général d’infanterie –, Gneisenau prend le commandement de l’armée du Rhin, avec pour chef d’état-major, Carl von Clausewitz, mais de solides inimitiés et la volonté de consacrer du temps à sa famille le conduisent à abandonner la vie publique en 1816, pour se retirer dans son château d’Erdmannsdorf, en Silésie. Retraite de courte durée car, en 1817, il entre au conseil d’État puis est nommé gouverneur de Berlin en 1818. Maréchal en 1825, il se voit confier le commandement de l’armée de l’Est lors de l’insurrection polonaise de 1830-1831. Cinq mois après son arrivée à Posen, il s’éteint le 23 août 1831, victime d’une épidémie de choléra. Rapidement enterré à cause de la contagion, son corps est transporté dix ans plus tard dans le mausolée de Sommerschenburg, où il repose aujourd’hui.


(1) Dans les années 1780, il affirme que sa famille est d’origine autrichienne, où elle a possédé jadis le château de Gneisenau. Il se fait désormais appeler Neithardt von Gneisenau.


(2) G.H. Pertz, Das Leben des Felfmarschalls Grafen Neithardt von Gneisenau, Berlin, 1864.


(3) Hermann von Boyen, Mémoires, tome i, Éditions historiques Teissèdre, 2003.


(4) Andrault, comte de Langeron, Mémoires de Langeron, général d’infanterie dans l’armée russe, campagnes de 1812, 1813 et 1814, Paris, 1902.


Sauvé par un grenadier

Peu de jours après avoir donné naissance à son fils, Marie demande à un paysan de la conduire avec son bébé à Torgau afin d’y rejoindre son époux. Malheureusement pour elle, Frédéric II de Prusse a décidé de reprendre l’initiative et, le 3 novembre 1760, il attaque le général Daun sous les murs de Torgau. Après de longs et sanglants combats, il finit par remporter la victoire, obligeant l’armée impériale à se replier. Tenant son nouveau né dans les bras, Marie n’a d’autre choix que de rebrousser chemin, au milieu des colonnes de fuyards. Arrivée près de Schildau, sa charrette est violemment bousculée, l’obligeant à lâcher son bébé qui roule sur le bas-côté de la route. Dans la nuit et la confusion, malgré tous ses efforts, elle ne parvient pas à le retrouver et, épuisée, rentre à Schildau. Morte d’inquiétude, elle s’apprête à reprendre ses recherches lorsqu’elle aperçoit un grenadier venant à sa rencontre, tenant dans ses bras le bébé emmitouflé dans une couverture. Gneisenau écrira plus tard : « Si ce grenadier ne m’avait pas déterré, je me serais vu mourir dans les ténèbres. Mais cela ne devait pas être ! Ma mère ne s’est jamais remise des peines du voyage et de la peur de me perdre  et elle est morte peu après » (G.H. Pertz, Das Leben des Felfmarschalls Grafen Neithardt von Gneisenau, Berlin, 1864).


Vu par Langeron et Müffling

« Gneisenau […] était un militaire instruit, un brave soldat et un général distingué ; ses études et l’expérience des guerres de la Révolution française (auxquelles il n’a pas participée) lui avaient appris à rejeter les anciennes idées d’une tactique resserrée et pusillanime […]. Il avait senti que, pour vaincre Napoléon, il fallait adopter son système de guerre […]. Mais en rendant justice aux talents du général Gneisenau, je ne puis donner les mêmes éloges à son caractère ; son orgueil et son amour-propre ne lui permettaient pas de souffrir la moindre contradiction ; égoïste, dur, emporté, plus grossier et plus brutal qu’il n’appartient, même à un Allemand, de l’être, il ne ménageait personne ; il était généralement haï, et devait l’être. » Ce portrait dressé par le général Langeron, tranché mais dans l’ensemble juste, est nuancé par celui laissé par le général Müffling. « Gneisenau tomba dans l’erreur de toujours surestimer ses propres pouvoirs et de minimiser ceux de son adversaire. […] Là où un objet pouvait être atteint de deux manières différentes, il inclinait toujours pour la plus audacieuse. Chevaleresque, noble d’esprit et strictement juste, il était incapable de rejeter sur les autres une faute qu’il avait commise ; il était toujours prêt à reconnaître le mérite d’autrui, même s’il lui «était difficile d’abandonner les idées préconçues, difficulté à laquelle les hommes de caractère ont toujours été confrontés. »

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