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L'esprit public sous le Consulat dans les « départements réunis »

Les départements réunis ont été créés en 1795 suite à l'annexion des Pays-Bas autrichiens et de la principauté de Liège. L'esprit qui y règne révèle parfaitement les réactions qui accompagnent les différents événéments liés au pouvoir exercé par Bonaparte.



Au nombre de neuf (Deux-Nèthes, Dyle, Escaut, Forêts, Jemmapes, Lys, Meuse-Inférieure, Ourthe, Sambre-et-Meuse), ils sont répartis dans quatre divisions militaires : la 24e pour quatre d'entre eux (Deux-Nèthes, Dyle, Escaut, Lys) et la 25e pour trois autres (Meuse-Inférieure, Ourthe, Sambre-et-Meuse). Le Lys, avec Bruxelles comme chef-lieu, est intégré dans la 16e division militaire (résidence des commandants à Lille), tandis que le Luxembourg, département des Forêts, fait partie de la 3e division militaire avec la Moselle ayant Metz comme résidence.


En 1798, les premières insurrections naissent. Elles ont pour origine non seulement la conscription, fort impopulaire, mais également les lois anticatholiques appliquées souvent sans discernement. D'octobre à décembre 1798, la « guerre des paysans » mobilise jusqu'à 25 000 hommes pour en venir à bout. Le bilan sera lourd : entre 5 000 et 5 600 morts chez les paysans, entre 300 et 400 exécutions. Au Luxembourg voisin, l'insurrection se prolongera jusqu'en mai 1799.


Un souci d'apaisement

Fin janvier 1800, dans la 3e division militaire, « l'esprit public est mauvais dans la Moselle et les Forêts. L'administration centrale de la Moselle est très mal intentionnée contre le système adopté depuis le 18 brumaire. […] Les administrations secondaires [...] manifestent aussi un très mauvais esprit. Loin de seconder le zèle de la gendarmerie contre les conscrits déserteurs, elle ne cherche qu'à se populariser en rendant ce zèle odieux. Aussi tous les différents déserteurs des différents corps de l'armée trouvent-ils un asile dans les cantons dit allemands de la Moselle. Plusieurs rassemblements viennent d'avoir lieu dans ces cantons aux environs de la Sarre. La gendarmerie a été attaquée, l'arbre de la liberté abattu dans les cantons de Rohrbach et plusieurs autres. Le général Chateauneuf-Randon (1) demande la faculté de mettre en état de siège quelques communes ; sans cette mesure la tranquillité pourrait être longtemps compromise. » (2)


29 janvier 1800, Carteaux (3), commandant de la 25e division militaire, décrit ainsi la situation dans sa division : « L'esprit public et bon dans les départements de Sambre-et-Meuse et de la Meuse-Inférieure. La tranquillité règne partout, les contributions ne rentrent qu'avec l'aide de la force armée. » Le 30 janvier. Lombard, ordonnateur dans la 3e division militaire, signale que « l'esprit plublic est bon, les habitants sont très paisibles, le militaire se conduit parfaitement […] ». Une situation partiellement démentie par le rapport de Châteauneuf-Randon au ministre de la Guerre du 18 février : « L'influence des prêtres dans le département des Forêts ne tend qu'à augmenter la haine des habitants des campagnes contre le système républicain. On attend avec la plus vive impatience l'organisation des nouvelles autorités ; celles qui existent aujourd'hui n'ont ni la confiance ni l'estime des bons citoyens. »


Le 23 février, Lombard, dans un nouveau rapport précise : « La tranquillité règne partout. La troupe se conduit bien. Toutes les classes se livrent aux plaisirs avec plus d'empressement et d'abandon qu'elles ne la'vaient fait depuis le commencement de la Révolution. C'est une preuve de confiance qu'inspire le gouvernement. » Le 3 mars, Péduchelle (4), commandant la 3e division militaire, écrit : « La tranquillité règne partout, mais l'insousiance ou la mauvaise volonté des autorités civiles laissent sans exécution la plupart des lois. L'esprit public est assez bon […]. »


La confiance accordée à Bonaparte

Dans le rapport non daté au ministre de la Guerre pour la période du 21 janvier au 19 février 1800, figure celui du commandant de la 24e division, général Bonnard, qui souligne que « l'esprit public est mauvais. Cependant le nouveau gouvernement inspire quelque confiance. Le service militaire se fait bien, mais une augmentation de troupes est indispensable surtout en cavalerie. » Le 2 février, le général Micas (5), commandant la 25e division militaire signale à Berthier, ministre de la Guerre : « L'esprit public s'améliore sensiblement depuis l'élargissement des prêtres. Il est généralement bon dans l'Ourthe, la tranquillité règne partout ; les contributions ne rentrent qu'à l'aide de la force armée qui a beaucoup plus de succès dans le département de l'Ourthe que dans celui de Sambre-et-Meuse et Meuse-Inférieure ; il y a dans cette division 42 000 hommes de troupe dont la conduite est excellente. » Trois jours plus tard, il précise : « L'esprit public s'améliore dans le département de Sambre-et-Meuse […] ; il est nul dans la Meuse-Inférieure, il est assez bon dans l'Ourthe à l'exception des cantons des Cid, Limbourg et Luxembourg. […] Les contributions ne rentrent qu'à l'aide de la force armée. »


Le 5 février, Bonnard écrit pour Berthier : « L'esprit public est généralement mauvais dans cette division [la 24e], cependant la confiance dans le nouveau gouvernement commence à naitre depuis que les églises sont ouvertes. Les autorités civiles sont mal composées. […] Des bandes de voleurs continuent à faire de temps en temps des incursions dans les Deux-Nèthes […]. » Le 6 février, Chateauneuf-Randon, rapporte : « La tranquillté publique, qui avait été troublée dans quelques cantons de la Moselle, commence à se rétablir par les mesures qu'on a prises. Les armes de calibre ont été retirées aux habitants, et les déserteurs rejoignent le quartier général d'où ils sont envoyés à Strabourg, quelques instigateurs de la révolte ont été arrêtés sur dénonciation des habitants eux-mêmes. »


Le 8 février, le commandant de la 3e division militaire explique : « L'esprit des autorités civiles est toujours très mauvais, mais leur influence est paralysée par celle qu'exerce l'autorité militaire. La tranquillité est rétablie dans les cantons ruraux ou elle avait été troublée par le rassemblement des déserteurs. Les conscrits viennent en foule rejoindre leurs drapeaux. Plus de 500 ont déjà été dirigés sur Strasbourg, Il serait utile de modifier les lois sur la conscription, et d'établir des peines mieux graduées. Peut-être aussi faudrait-il établir des exemptions en faveur des pères dont tous les enfants sont réquisitionnaires ou conscrits. » (6)


À la 24e division militaire, il n'en va pas de même. C'est ce que précise le général Bonnard (7), le 12 février, de Gand : « L'esprit public est généralement mauvais, surtout dans la Dyle et les Deux-Nèthes (8), il n'y a que la crainte inspirée par la présence de la force armée qui puisse maintenir la tranquillité et faire payer les impositions ; l'arbre de la liberté a été coupé à Beselare (Lys) et à Cobeghem (Dyle). Ces deux communes ont été déclarées en état de siège […].» Le 18 février, Bonnard rapporte alors : « La confiance dans le nouveau gouvernement augmente de jour en jour. Les habitants sont très fanatiques mais soumis aux lois. L'insouciance des autorités constituées est à son comble. Tous les arrêtés du gouvernement contre les déserteurs restent sans exécution. »


Des disparités importantes

Le mauvais état de l'esprit public dans dans la Dyle et les Deux-Nèthes est encore confirmé dans le rapport que Bonnard adresse le 22 février au ministre de la Guerre : « [...] Les habitants [des départements de la Dyle et des Deux-Nèthes] avaient d'abord été flattés du nouvel ordre des choses parce qu'ils s'imaginaient qu'on laisserait rentrer les prêtres assermentés et les émigrés et que les lois sur la conscription ne seraient point exécutées, et que la Belgique aurait une législation particulière (9). Mais leur espoir évanoui fait naître leur mécontentement. Le fanatisme est ici à son comble, ce peuple n'aime aucune espèce de gouvernement. Des bandes de brigands continuent toujours de désoler la ci-devant Campine [...]. » (10)


Il en va tout autrement chez le général Micas, à Liège (25e division militaire) : « L'esprit public est assez bon dans les départements de l'Ourthe et de Sambre-et-Meuse, il est nul dans la Meuse-Inférieure où l'habitant, tout entier à ses anciennes habitudes, n'obéit aux lois que par crainte. Les contributions ne rentrent qu'à l'aide de la force armée qui a plus de succès dans le département de l'Ourthe que dans les autres. »


Le successeur du général Micas, le général Carteaux, écrit, le 22 février : « L'esprit public est généralement bon dans l'Ourthe à l'exception des cantons de Luxembourg et de Limbourg. Il est nul dans la Meuse-Inférieure, il s'améliore dans le département de Sambre-et-Meuse depuis l'élargissement des prêtres […]. »


Le 25 février 1800, c'est le retour de la célébration du Mardi-Gras, interdite depuis le début de la Révolution avec bal masqué à l'Opéra. Trois jours plus tard, l'ordonnateur (sans nom) de la 3e division, souligne : « L'esprit public est bon ainsi que celui des troupes. La confiance dans le gouvernement s'affermit chaque jour. Les citoyens de ce département qui ont souffert si longtemps des excès révolutionnaires paraissent les avoir oubliés. Les sociétés se rétablissent et la gaieté renaît avec la confiance. » Ce même jour, Bonnard écrit dans son rapport : « L'esprit public est généralement porté à l'insouciance. Les contributions ne rentrent qu'à l'aide de la force armée. Les bandes de brigands se montrent avec plus d'audace dans la ci-devant Campine depuis le départ des troupes. » Et le 29, il ajoute : « La confiance dans le nouveau gouvernement s'accroît de jour en jour. L'ouverture des églises et la rentrée en exercice des anciens prêtres continuent de causer une satisfaction générale […]. On attend avec impatience l'organisation des nouvelles autorités. Les fonctionnaires mettent presque toujours leur volonté à la place de la loi et ne rougissent pas de trafiquer de leurs fonctions. Ils reçoivent de l'argent pour laisser paisiblement les déserteurs dans leurs foyers, pour délivrer des exemptions et des passeports. »


Le 4 mars, à la 24e division, on précise : « L'esprit public de cette division est toujours porté à l'insouciance ; le gouvernement cependant commence à obtenir un peu plus de confiance qu'auparavant. » Et trois jours après, à la 3e division, que « la très grande majorité des habitants de cette division est attachée au gouvernement, mais les autorités sont très mal composées. La tranquillité règne partout […]. » le 17, de nouveau à la 24e division : « Les prêtres insermentés exercent dans les départements de cette division une funeste influence ; si la tranquillité continue de régner c'est à la crainte et non à la confiance qu'on est redevable. Dans le département de l'Escaut les malveillants parcourent le canton de Leiden distribuant de l'argent pour opérer une insurrection […]. » Enfin, le 16 avril , il est précisé : « L'esprit public est généralement mauvais dans la Dyle ; on n'obtient que par la force les rentrées des contributions et le départ des conscrits ; les prêtres insermentés y ont une grande influence. Dans le département de Jemmapes, les pretres assermentés ont déjà fait tomber dans le mépris la loi sur la liberté des cultes ; on y sonne les cloches dans plusieurs cantons ; […]. L'esprit public est toujours fort chancelant dans la Lys et bien facile à corrompre. Cependant, la tranquillité règne dans tous ces départements ou les habitants en général continuent de se flatter qu'ils seront régis par des lois particulières, et même qu'ils ne resteront pas longtemps réunis à la France. » (11) À cette même date, Carteaux, commandant la 25e division militaire écrit que « l'esprit public est nul dans la Meuse-Inférieure, mais généralement bon dans l'Ourthe, doux mais un peu fanatique dans Sambre-et-Meuse […]. »


Après la victoire de Marengo

L'esprit public dans les « départements réunis » n'est pas changé malgré la victoire de Marengo qui consolide les bases du Consulat et principalement Bonaparte. Dans la 3e division, « l'esprit public est bon et la tranquillité parfaite. Les préfets et sous-préfets s'occupent avec succès de l'exécution des lois ». Même chose dans la 24e division, où, malgré un bémol (« les contributions ne rentrent pas et souvent les lois ne se font exécuter que par les moyens de contrainte ; les prêtres continuent d'exercer une influence dangereuse »), « la tranquillité règne malgré le mauvais état d'esprit des habitants des départements de cette division » (Dyle, Escaut, Jemmapes, Deux-Nèthes), écrit Bonnard les 25 et 30 juin.


Le 5 juillet, le commandant de la 24e déplore que « l'esprit public ne s'améliore pas dans les départements de cette division. Les prêtres continuent de prècher la désobéissance aux lois, d'agrir les coeurs et d'exciter les habitants à la révolte. Il y eut ici à Aalter, Escaut, un rassemblement d'hommes armés de fourches, bâtons et autres pareils instruments ; la gendarmerie appelée somme les révoltés de se dissiper ; sur leur refus, la force a été employée et l'un des attroupés a été blessé d'un coup de feu. »


La réaction à la paix de Lunéville

Dans trois des quatre divisions militaires concernées, il n'est fait aucune mention de cet important accord. Tous se concentrent sur la mobilisation des troupes en vue de la nouvelle campagne. Seul Bonnard envoie un rapport (non daté) disant : « L'esprit public des départements dont se compose cette division semble s'améliorer chaque jour principalement depuis le traité de paix qui consacre la réunion définitive de la Belgique à la France. […] »

Les seules informations concernant l'esprit public à cette période proviennent du général Roget (12), commandant par intérim de la 25e division militaire : « L'esprit public est toujours le même, sans amélioration. La tranquillité n'a pas été troublé pendant cette décade. Les contributions rentrent assez bien. »


En revanche, le 17 août, le commandant de la 24e division décrit une situation qui n'est pas des meilleures : « La situation politique de département présente toujours la même physionomie. L'esprit public y est le même et la tranquillité règne généralement malgré les continuelles menées des prêtres insoumis qui ne cessent de décrier le gouvernement […]. » Le 3 septembre, Bonnard, son commandant, écrit à Berthier : « Aucun événement n'a troublé la tranquillité dont jouissent les départements de cette division. L'esprit public y est le même. Les pretres insoumis continuent l'exercice clandestin de leurs fonctions religieuses et entretiennent par de sourdes menées l'éloignement des habitants pour le gouvernement […]. »


À la 25e division, « la situation des départements de l'Ourthe, Meuse-Inférieure et Sambre-et-Meuse composant cette division, considérée sous les rapports politiques, est assez calme. Les impositions rentrent avvec assez d'exactitude mais l'esprit public n'y fait aucun progrès, influencé par le fanatisme et les prêtres. L'habitant paraît répugner à nos principes et à nos usages. La majorité des autorités civiles des campagnes, juges de paix ou maires, remplissent pas du tout ou mal leurs fonctions et paraissent au contraire y porter de la mauvaise volonté. Les lois sur la conscription et la désertion ne sont exécutées qu'avec faiblesse et négligence. » Et, le 19 octobre, « l'esprit public [de la 24e division militaire] ne s'améliore pas. Il semble même que l'éloignement des habitants pour la République soit plus prononcé depuis la signature des préliminaires de paix avec l'Angleterre. Ils ne peuvent croire encore à leur réunion à la France, et fixent à la réunion du congrès d'Amiens, l'époque ou nous devons nous retirer ; telle est l'opinion accréditée même dans la classe au-dessus du vulgaire. »


Paix d'Amiens et Concordat

Étrangement, la signature de cet important traité qu'est la paix d'Amiens ne suscite aucun commentaire ni réaction des divers commandants des divisions militaires concernées. Les rapports se font surtout autour du problème des vivres ou de la solde. Cependant, les prêtres sont toujours un souci dans la 25e division : « À la suite de propos qu'il avait tenus contre le gouvernement, le nommé Aubry, prêtre insoumis, a été arrêté […]. Les prêtres insoumis continuent à fomenter des troubles et à inquiéter les esprits, la plupart des maires dirigés et influencés par leurs discours fanatiques, remplissent leurs fonctions avec négligence et partialité […] », écrit Belliard, commandant de la 25e division le 21 mars 1802. « […] Le rétablissement des cultes a causé la plus grande joie dans toute l'étendue de cette division [...] », signale le général Vandamme (13), nouveau commandant de la 16e division militaire, le 21 mai.


Le 2 juin, le général Loison (14), affirme dans son rapport au ministre de la Guerre : « L'esprit public de ce département (Meuse-Inférieure) ne présente point de changement. La tranquillité règne, les contributions rentrent. L'esprit public du département de Sambre-et-Meuse paraît prendre un certain degré d'amélioration depuis la publication du Concordat. La tranquillité règne dans le département de l'Ourthe, les contributions rentrent et l'esprit public y est en général assez bon. »


Bonaparte devient consul à vie

Pas de réaction à ce changement, ni dans la 3e ni dans la 16e division, ainsi que dans la 25e. « Le consulat à vie du général Bonaparte a été proclamé » rapporte le général Belliard (15), commandant de la 24e division militaire. Loison signale, dans la semaine du 8 au 14 octobre 1802 que « la tranquillité règne dans la division. […] L'esprit public paraît s'améliorer dans le département de Sambre-et-Meuse depuis la publication du Concordat. […] »


En 1803, les maires, dans la 16e division, sont encore un problème, comme l'écrit dans son rapport des 3 et 4 janvier, son commandant par intérim, le général Girard (16) : « La négligence de la plupart des maires, pour ce qui est relatif à la levée des conscrits, est toujours la même. Cependant, la surveillance et le zèle des conseils de recrutement sont tels qu'on peut espérer que cette opération [la levée de conscrits] sera terminée avant peu. […] »

Le commandant de la 25e division militaire, le général Loison, écrit dans son rapport couvrant la période du 15 au 19 avril, au ministre de la Guerre, que « l'esprit public dans le département de la Meuse-Inférieure est toujours le même, la tranquillité n'y est pas troublée. Celui du département de Sambre-et-Meuse paraît s'améliorer. Depuis la publication du Concordat, les habitants témoignent beaucoup de satisfaction du rétablissement du culte. […] »


« La division jouit d'une tranquillité parfaite. Les services sont bien administrés […] » écrit-il dans son rapport pour la période 20-26 mai.

Le général Girard, dans son rapport couvrant la période 28 mai-2 juin écrit : « L'indignation, que cause en général la conduite du gouvernement anglais rend l'esprit national plus énergique. Le commerce est affligé de la reprise des hostilités, mais il supporte avec courage les pertes qu'il éprouve […]. »


La proclamation de l'Empire

Le 20 floréal an xii (10 mai 1804), soit huit jours avant la proclamation, le général Legrand (17), commandant par intérim de la 25e division militaire, écrit : « […] Les divisions dont il n'est pas fait mention dans ce rapport et celles dans lesquelles il ne s'est rien passé de nouveau jouissent de la plus grande tranquillité. Toutes expriment le vœu que Napoléon Bonaparte soit proclamé empereur et que la dignité impériale soit héréditaire dans sa famille. »


(1) Alexandre-Paul Guérin de Chateauneuf-Randon, marquis de Joyeuse (1757-1827) est, en 1792, lieutenant-colonel de cavalerie. Général de brigade en 1793, membre du Comité de salut public (1er octobre-1er décembre 1794), il commande en 1796 les 9e et 10e divisions militaires, puis la 5e division militaire (16 août 1798). Le 1er septembre 1799, il prend le commandement de la 3e division militaire.


(2) François Houdecek, Michel Roucaud, L'esprit public sous le Consulat. Rapports du ministre de la Guerre au Premier consul, Le Cerf, 2019, p. 38.


(3) Jean-François Carteaux (1751-1813) commande la 25e division militaire le 14 janvier 1800, puis est employé à l'armée de Batavie où il commande la 2e division (23 juillet).


(4) Guillaume Lepéduchelle dit Péduchelle (1740-1824) est employé à la 3e division militaire depuis le 13 avril 1796, En 1801, il cesse ses fonctions, ayant été réformé par arrêté des Consuls (29 mars 1800).


(5) Jean-François Micas (1749-1825) commence sa carrière militaire comme géographe (1770-1791), commande à Luxembourg les quatre départements belges (1795), puis à Liège les quatre départements réunis adffectés à  l'armée de Sambre-et-Meuse (1796). En 1797, il est nommé commandant de la 25e division militaire à Liège, jusqu'en 1801.


(6) Souligné par nous.


(7) Ennemond comte Bonnard (1756-1819) commence sa carrière au 6e régiment d'artillerie (1775), participe à la bataille de Fleurus (26 juin 1794), En 1797, il commande la place de Luxembourg, puis la 24e division militaire (13 septembre). En 1799, il commande la 2e division militaire, puis la 24e, puis les 24e, 25e et 26e (août 1800).


(8) Ce sont les département qui sont concernés par les événements de 1798.


(9) Souligné par nous.


(10) La Campine


(11) Souligné par nous.


(12) Mansuy-Dominique Roget, baron de Belloguet (1760-1832) commande la 25e division militaire depuis le 14 janvier 1801.


(13) Dominique-Joseph-René Vandamme, comte d'Unsebourg (1770-1830) est  en 1800 à l'armée du Rhin. Le 19 septembre 1801, il est nommé à la tête de la 16e division militaire.


(14) Louis-Henri comte Loison (1771-1816) commande la 25e division militaire depuis le 19 septembre 1801.


(15) Auguste-Daniel, comte Belliard sert en 1796 en Italie puis en 1798 en Égypte. Le 18 décembre 1801, il est nommé commandant de la 24e division militaire et reste à ce poste jusqu'en 1805.


(16) Jean-Pierre Girard, dit Vieux (1750-1811), est né à Genève et fait campagne en Allemagne jusqu'en 1798, date à laquelle il commande le département du Léman dont sa ville natale est le chef-lieu, puis en 1799, employé dans la 16e division militaire de 1801 à 1805, passe à la 10e division militaire. Commandant par intérim la 16e division militaire (17 septembre-19 novembre 1805).


(17) Étienne Legrand, baron de Mercey (1755-1828) est en 1798 employé à l'armée d'Italie. En janvier 1800, il commande le département du Var au sein de la 8e division militaire, puis commandant le département de l'Ourthe (23 septembre 1802). Du 21 septembre 1803 au 30 décembre 1804, il commande par intérim la 25e division militaire.

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